La promotion des personnes handicapées au cœur de l’association CESAPH

 


Chandelle Mugisha, une élève qui vit avec handicap physique

Sous l’appui de Spirit in action, le cercle des éducateurs spécialisées Amis de la personne en situation de handicap (CESAPH), à travers le projet « Twige twese » a organisé un tournoi d’éloquence sous le thème : Promotion et protection des personnes handicapées du 21 au 22 avril 2023 au Lycée Notre Dame de la Sagesse de Gitega, une école pilote qui accueille des enfants vivant avec handicap dans le but de promouvoir l’inclusion des élèves en situation de handicap. Malgré qu’ils soient capables, les personnes vivant avec handicap rencontrent pas mal des problèmes

 

                           Cédrick Bigirindavyi, président du CESAPH

« Nous avons organisé ce tournoi d’éloquence au sein de cette école inclusive dans l’objectif d’augmenter la visibilité et montrer les talents en musique et en sketch des élèves ayant différent type de handicap dont les aveugles, les  infirmes moteurs cérébraux et les sourds», indique Cédrick Bigirindavyi, président du CESAPH. Selon le président du CESAPH, pour socialiser et encourager ces enfants, les élèves compétiteurs étaient regroupés en quatre groupes inclusifs. Il s’agit donc  dans un  premier groupe inclusif, les élèves aveugles ; dans le 2ème groupe inclusif,  étaient les élèves vivant avec handicap physique; le 3ème groupe inclusif était composé par les infirmes moteurs cérébraux; et enfin, le 4ème groupe inclusif était composé par les élèves sourds. Chaque groupe est formé par 10 élèves en situation de handicap et les élèves non handicapés.

Les élèves handicapés témoignent des bienfaits de l’école inclusive

Lynca Iteriteka, une élève de la 3ème langue au lycée Notre Dame de Gitega

Lynca Iteriteka est une élève de la 3ème langue au lycée Notre Dame de Gitega. Elle vit avec handicap physique au niveau des bras. Elle indique que même si elle est handicapée, à l’école, elle étudie comme les autres élèves qui n’ont pas de handicap. Elle affirme qu’elle est traitée au même point d’égalité à l’école. « Nous étudions tous ensemble sans distinction. Il n’y a pas de discrimination. Cela nous encourage et nous conforte», se réjouit Lynca Iteriteka. Et d’ajouter : « Les autorités nous ont sensibilisées et socialisées. Nous avons déjà développé l’esprit d’équipe. Malgré notre handicap, nous sommes bien intégrés; nous vivons comme dans une famille ».

Elle fait savoir qu’elles peinent seulement à adopter le rythme des élèves valides lors de l’apprentissage. « Actuellement, c’est facile d’écrire car je suis déjà habituée. Auparavant dans les dictés, je restai en arrière.  Il y a des activités quotidiennes que nous ne pouvons pas faire, mais la plupart d’activités, nous sommes capables de les faire». Elle reconnait que les jeux théâtraux jouent un rôle très important pour les élèves vivant avec handicap car ces jeux ont un impact de socialisation. Elle témoigne que les élèves vivant avec handicap sont capables car ils peuvent jouer à la scène, travailler dans les entreprises, à la banque, à la justice, aux institutions, etc. Raison pour laquelle elle demande d’être considérée comme les autres personnes.

Des élèves handicapés éprouvent des défis

Chandelle Mugisha est une autre élève qui vit avec handicap physique. Elle étudie à la 2ème science sociale. Elle révèle que les enfants vivant avec handicap ont des problèmes particuliers. Pour elle, les élèves ayant un handicap devraient avoir des infrastructures adaptées à divers type d’handicap pour faciliter l’accessibilité physique : « Que nos toilettes soient adaptées à notre handicap ». Elle affirme que les élèves handicapés qui viennent des familles démunies  restent confrontés aux différents défis liés aux moyens financiers.  Elle interpelle les organisations œuvrant en faveur des personnes vivant avec handicap à doubler d’efforts pour appuyer les écoles inclusives.

Claudine Manirambona est une autre élève du Lycée Notre Dame de la Sagesse de Gitega. Elle est sourde. Elle parle avec les langues des signes.  « Le défi majeur est que certaines familles qui ont des enfants sourds ou aveugles ne parviennent pas à les comprendre », regrette Manirambona. Elle trouve que certains ne parviennent pas à interpréter la langue des signes. Dans la communauté, selon elle, le même problème reste. Certains sont discriminés par la société. « Le souci est qu’il devra y avoir l’enrôlement de toute personne vivant avec handicap car il y a encore ceux qui restent à la maison sans même connaitre que les personnes vivant avec handicap peuvent jouir de leurs droits comme les autres », demande-t-elle.  Elle demande que si les élèves handicapés terminent leurs études puissent avoir du travail qui leur est favorable dans les institutions tant publiques que privées.

Jean Bosco Mpungenge est un enseignant interprète des langues des signes à l’école pilote nationale de l’éducation inclusive qui accueille des enfants vivant avec handicap, au Lycée Notre Dame de la Sagesse de Gitega.

Jean Bosco Mpungenge, un enseignant interprète des langues des signes

D’après lui, l’éducation inclusive est l’intégration des enfants vivant avec handicap et les autres enfants dits normaux. En effet, précise-t-il, il existe des enfants déficients mentaux, des enfants malvoyants, des enfants sourds-muets, etc qui nécessitent une aide multiforme. Selon lui, ces enfants sont éparpillés dans plusieurs milieux et éprouvent des défis. Il trouve qu’il devra y avoir des personnes qui s’occupent des personnes vivant avec handicap dans les différentes organisations et institutions, dans les communautés, les églises, la justice, etc pour les aider surtout à interpréter les signes, les assister et ou les écouter. Il  demande au gouvernement d’appuyer cette école pilote car elle a besoin beaucoup de choses en matière surtout d’apprentissage et d’équipements. Dans l’ensemble, fait-il savoir, les enseignants peinent à convaincre et à enseigner les élèves en situation de handicap. Il demande aussi que les enseignants de ce lycée puissent avoir un encouragement en leur octroyant des primes en vue d’une certaine motivation. Mais aussi, il demande au gouvernement à mener une enquête sur les personnes handicapées pour avoir des données des personnes vivant avec handicap afin que les intervenants en matière d’handicap puissent connaitre à quel hauteur à appuyer.

Le CESAPH avoue la discrimination de personnes handicapées

« Les tendances négatives au sein de communauté, certaines croyances, la crainte, la honte, la pauvreté économique des familles ainsi que le manque de connaissance sur le potentiel des enfants handicapés poussent certains parents à cacher leurs enfants handicapés », révèle M. Bigirindavyi. Il ajoute que d’autres les utilisent dans la mendicité pour leur procurer de quoi manger en les exploitant à des fins économiques. Il affirme que certains enfants handicapés sont isolés et sont victimes de différents types de violences, y compris la violence sexuelle puisqu'ils sont laissés à eux-mêmes dans l'arrière-cour ou abandonnés à l'extérieur de leur domicile lorsque leurs parents se rendent aux travaux quotidiens, loin de la maison.  M.Bigirindavyi fait reconnaitre aux parents qu’ils doivent jouer un rôle très important pour briser les anciennes croyances à l’égard de l’enfant vivant avec handicap afin de l’envoyer à l’école. C’est pourquoi, explique-t-il, le CASAPH prône pour une éducation inclusive.  Il interpelle les parents de jouer leur rôle pour aider à l’intégration des enfants vivant avec handicap car, selon lui, les enfants vivants avec handicap peuvent réussir même mieux que les enfants sans  handicap. 



Après la compétition, CESAPH a sensibilisé ces élèves handicapés sur le leadership transformationnel et la santé sexuelle et reproductive. Il a également remis à chaque équipe une enveloppe, des kits de dignité pour les filles handicapées et des savons de lessive aux élèves handicapés.



Auteur: Dieudonné Bukuru

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