La Covid-19 a impacté le commerce transfrontalier
L’association des
femmes rapatriées du Burundi (AFRABU) a,
ce jeudi 10 nov 2022, procédé à la présentation et à la validation des résultats de l’analyse
comparative de la situation socio-économique des commerçants transfrontaliers
et des petites et moyennes entreprises avant et pendant le covid-19. A travers
les résultats de cette analyse, l’on remarque que l’activité commerciale sur
les frontières a fortement été touchée allant même à l’arrêt et entraînant ainsi la vulnérabilité des ménages.
Nul n’ignore que la pandémie du
covid-19 a paralysé toutes les activités dans le monde entier entraînant la
prise des mesures restrictives presque dans toutes les secteurs d’activités
allant de l’observation des mesures barrières notamment la fermeture des
frontières terrestres, aériens et martines jusqu’au confinement.
Faisant partie de la planète terre, le
Burundi n’a pas été épargné par ce fléau. Au Burundi, les contrecoups de ces
mesures n’ont pas affecté la population de la même. Les commerçants
internationaux et les commerçants transfrontaliers ont été frappés de plein fouet par la pandémie. Mais
pour les petits commerçants
transfrontaliers ça a été un coup d’épée dans leur dos. Certains parmi eux se sont vu leurs activités commerciales
paralysées jusque même à l’arrêt.
Avec la diminution de la propagation de
cette pandémie, le gouvernement de la République du Burundi a ouvert les frontières permettant ainsi la circulation des personnes et des biens.
Cependant, même si les frontières sont ouvertes, suite à la crise, les
commerçants transfrontaliers ont été contraints de consommer le capital. De
surcroit, la relance de l’activité requiert un soutien. C’est ainsi qu’il a été
mis sur pied un projet d’appui à la relance des activités économiques des
femmes et des hommes des zones transfrontalières ». Ce projet appuyé par le PUNID et la
coopération Suisse et qui est mis en œuvre par l’AFRABU concerne 10 communes
des provinces frontalières à savoir : Cibitoke, Kayanza, Ngozi, Bubanza et Bujumbura.
En vue de comprendre l’ampleur des
répercussions du Covid-19 sur les petits commerçants transfrontaliers et les
petites et moyennes entreprises, l’AFRABU a commandité une étude comparative de
la situation socio-économique avant et pendant la pandémie de la covid 19 afin
d’évaluer les conséquences socio-économiques y afférentes sur les moyens de
subsistance des hommes et des femmes pratiquant le commerce transfrontalier et
les gestionnaires des petites et moyennes entreprises. Les résultats
d’analyse ont été soumis à la
présentation et à la validation, à travers un atelier, ce 10 nov.2022.
Cette étude
qui a été menée auprès de 4000 bénéficiaires du projet montre que les revenus individuels des enquêtés avant et
pendant la période de pandémie évoluent en dent de scie.
« Les revenus des
enquêtés ont sensiblement diminué »
Estimation du montant total annuel des revenus individuels avant covid-19
Estimation du montant total annuel des revenus pendant la Covid-19
L’étude rapporte que les revenus individuels
avant et après l’apparition de la COVID-19 ont sensiblement diminué. Alors
qu’avant la pandémie de COVID-19, le nombre d’enquêtés qui avaient un revenus
entre 3 000 000 FBu et plus de 5000 000
FBu étaient de 17% des répondants. Avec
l’apparition de la COVID-19, ce taux a baissé jusqu’à 3,5% tandis que ceux ayant un revenu de 5000 jusqu’à 200 000 FBu, a passé de 0,4% avant la
pandémie à 33% après l’apparition de la maladie. L’étude
certifie que la proportion des enquêtés avec un revenu variant entre 1000 000
et 3 000 000 est de 24,5% avant la COVID-19
alors qu’elle est se situe à
15,5% lors de la pandémie.
Alors qu’avant la crise, les enquêtés
qui avaient un revenu entre 200 000 et 1000 000 de FBu étaient
44%, après l’apparition de la COVID-19,
ils de l’ordre de 49%. Cette analyse montre clairement que les revenus
sont allés decrescendo. L’étude rapporte aussi que 42% des enquêtés déclare que leurs revenus ont diminués et que
73 % ont totalement perdu leurs revenus.
Les effets de la COVID-19
sur les revenus sont énormes et ont eu des répercussions sur l’activité
commerciale des familles allant même jusqu’à
consommer le capital. Ce qui fait que la reprise de leurs activités après la
levée de ces mesures demeure problématique.
En effet, les populations indiquent que ceux qui pouvaient auparavant
exercer dans l’économie informelle, ont pour la plupart perdu leur unique
source de revenus du fait de la réduction des opportunités professionnelles
consécutives aux mesures de prévention liées au Covid-19. Ainsi, 32%
des enquêtés déclarent qu’elles
ont des difficultés d’accès aux marchés
des pays voisins, 42% déclare que leurs revenus ont diminué et 19% déclare
avoir perdu tous leurs revenus.
Difficultés à
rembourser les crédits contractés
Pour exécuter leurs activités économiques, certains commerçants ou PME ont contracté des crédits auprès des IMFs et des banques commerciales. Cependant, suite à l’arrêt de l’activité commerciale du à la pandémie, certains commerçants peinent à rembourser leurs dettes suivant l’échéance de remboursement. Ainsi, 33 personnes des bénéficiaires du projet ont contracté des crédits individuels au sein des institutions de microfinance et des banques commerciales dont 32 633 400 FBu n’ont pas encore dépassé le délai de paiement tandis que 13 050 000 FBu ont déjà dépassé le délai de remboursement.
La covid-19 a mis les clients des IMF et des banques dans une situation d’insolvabilité. Cette situation a eu des conséquences néfastes sur l’économies des ménages qui doivent faire recours à des stratégies négatives d’adaptation comme, l’épuisement des épargnes pour l’avenir, la vente des biens et actifs des ménages suite aux mesures de saisies des garantis et de pénalités.
Dans nos éditions ultérieures, nous vous parlerons des caractéristiques socio-économiques des
associations et coopératives ayant pris des crédits auprès des IMFS et des
banques commerciales.
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